« Comment rebondir après une blessure ? » par Véronique MANG

La prévention des blessures dans le sport de haut niveau semble être une contradiction quand on sait que le risque zéro n’existe pas. Le sportif flirte sans cesse avec la blessure. L’athlète doit être à 100% de son potentiel pour pouvoir rivaliser au plus haut niveau. Pourtant au moindre grain de sel, la blessure devient le talon d’Achille et la hantise du sportif. La souffrance lors des séances intensives et énergétiques est un thème récurrent chez l’athlète : l’acide lactique, les séances de musculation lourde, de vitesse et d’intensité, les côtes… tout ce protocole est en partie nécessaire à la réalisation de la performance.

La blessure est toujours un moment délicat à traverser. La frustration de ne pas pouvoir s’exprimer, la sensation que notre corps nous trahit, le marathon médical sont des étapes par lesquelles l’athlète doit passer.  D’autant qu’une blessure n’arrive jamais par hasard… Il est donc important d’en connaître les sources, les raisons et d’effectuer les soins médicaux appropriés.

Dans cette  rubrique, je me permets de vous proposer quelques pistes qui j’espère, vous permettront de surmonter au mieux cette phase difficile. Dans ma carrière sportive, j’ai été confrontée à pas mal de pépins physiques. Et avec l’expérience, j’ai appris à prendre de la distance et à rebondir. Il arrive parfois même qu’un athlète interrompt sa carrière en raison d’une blessure grave ou de blessures à répétition (ex : Christian Olsson, triple saut).

Il est important dans un premier temps que le sportif accepte ce qui lui arrive. Cette phase est capitale pour pouvoir faire le deuil. Par exemple,  aller à la salle de musculation travailler les parties du corps qui ne sont pas lésées, entretenir sa condition physique, sa motivation, garder le contact avec ses collègues d’entraînement … De plus, l’environnement familial, la vie sociale, le soutien de l’entraîneur sont des « encourageurs » indispensables qui permettront au sportif de traverser cette période délicate.

Dans un second temps, le plus important en mon sens est de se consacrer à d’autres activités (extra-sportives, culturelles, artistiques … par exemple la peinture, le yoga, bénévole dans une association, une activité à temps partiel, la lecture, l’écriture, la natation, le vélo…. ) bref le sportif doit veiller à ne pas avoir comme unique centre d’intérêt sa pratique sportive. Se consacrer à une autre activité que son sport  évite de cogiter. Avoir un double projet peut permettre au sportif de garder un équilibre fondamental à son épanouissement personnel.

Enfin, l’athlète doit rester focalisé sur lui, sur son plan et sa stratégie et ne surtout pas se comparer aux autres. La confiance en soi, la motivation, les capacités d’endurance et le mental seront mis à rude épreuve.

L’athlète et son entraîneur doivent œuvrer ensemble avec le corps médical pour plus d’efficacité et de rapidité. Une IRM de contrôle, un protocole de rééducation et de réathlétisation  permettront au sportif de traverser la période de « l’appréhension » sans encombre. La reprise de l’entraînement se doit d’être progressive pour éviter toute rechute, même si l’athlète de haut niveau doit  parfois composer avec les exigences et contraintes du sport business. Le sportif se doit d’être à l’écoute de son corps et de ses sensations lors de la reprise. Ce qui lui permettra de se refaire étape par étape une excellente condition physique. Se fixer un nouvel objectif sportif réactivera le plaisir, la motivation, l’enthousiasme et la détermination du sportif …

Bon entraînement, bonne récupération et prenez soin de vous !

Véronique Mang

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